420, c’est à peu près le nombre de pages de croquis, d’essais couleurs, et de notes qui m’ont servis pour Koryu d’Edo. En vérité ce n’est pas pour la frime que je révèle ce nombre, mais vu que le tas de feuilles s’empile à côté de ma table à dessin et que j’ai la manie de garder une trace des premiers jets, ma curiosité s’attisait au fil du temps.  A combien s’élèverait cette longue étude si j’avais gardé tout ce qui était parti au bac ?

A mon sens, il y a une forme d’éducation dans le dessin : chaque auteur n’a pas été élevé dans sa technique de la même façon. Certain diront que c’est le premier jet qui compte, laisser place à la spontanéité. D’autres vont miser sur la composition narrative d’une page et ne pas trop tenir compte de la qualité du dessin. Il y a aussi les acharnés qui recommencent 5 à 6 fois une page jusqu’à satisfaction…
C’est pendant mes études à Namur que mon éducation s’est orientée vers ma façon de travailler actuelle. Réaliser des pages et des pages de croquis avant de les finaliser une fois pour toute. Travailler lentement en pensant le livre comme objet total, et faire de chaque nouveau projet un challenge qui se différencie du précédent.