Lorsque je me suis attelé au scénario de Koryu, je savais au départ ce que je voulais raconter, et où je voulais en venir. Je savais également quel rythme donner au récit. Comme je l’ai déjà dit précédemment dans un post, j’ai énormément étudié Hergé et van Hamme pour la conception du récit. Ce qui me plait chez eux, c’est leur sens de la narration .Que l’on aime ou que l’on déteste, il y a une chose indéniable dans le travail de ces deux auteurs : pas un temps mort, est à déceler dans la plus part de leurs histoires.
Même si « Koryu d’Edo » n’est pas une bédé d’action j’avais envie de donner du rythme, sans non plus me sentir prisonnier du format traditionnel de pagination. Ainsi, le livre est découpé en 4 chapitres, et le prologue. Laissant plus de cohérence aux ellipses qui viennent fragmenter le temps, dans l’album.Une fois découpé en chapitres, c’était aussi plus simple, de mettre en place le fil conducteur. Et surtout ! J’ai couché l’histoire sur papier, me laissant influencer par « mon humeur du moment ».
Comme sur la photo ci-dessus, même si j’ai terminé l’écriture, je laisse passer du temps, et le relis pour revoir le dialogue. J’essaie cela-dit, de ne pas trop toucher à la trame narrative.
Alcante a accepté de prendre son clavier pour raconter certaines étapes de la conception d’une histoire.
Le travail scénaristique selon Alcante :
La toute première étape consiste à trouver une idée de départ. Celle-ci peut nous tomber dessus fortuitement – c’est très gai quand ça arrive – ou l’on peut se forcer à en trouver une. Pour ce faire, je pars d’un sujet qui m’intéresse, d’une photo que je trouve belle ou intrigante, d’un personnage, d’un titre dans un journal, n’importe quoi qui « accroche » mon esprit. Une fois que j’ai ce point de départ, j’essaye de formuler un embryon d’histoire. Vraiment un embryon, c’est-à-dire, juste une phrase qui indique QUI veut QUOI QUAND, OU et POURQUOI. (Par exemple: « dans les années 30, un archéologue aventureux tente de retrouver l’arche d’alliance en Egypte avant les nazis, afin d’éviter que ceux-ci ne s’en servent comme arme de destruction massive » – dommage que ce ne soit pas moi qui l’ai trouvé celle-là 😉 )
Ensuite je développe étape par étape, couche par couche. Quels sont les autres personnages, les obstacles, le thème, les dialogues. Je fais une liste de toutes les scènes et j’essaye différentes combinaisons (« tiens, et si je mettais cette scène avant celle-là ? »), jusqu’à ce que je sois satisfait du résultat.
Didier Alcante
Joyeux anniversaire Dimitri en ce 30 octobre. Tes site et blog sont vraiment et sincèrement très intéressants. Quelle bonne idée de donner la parole aux scénaristes pour qu’ils expliquent leur « cuisine » ! bien amicalement, Manuel
Merci pour ton suivit Manuel. J’espère vraiment que le site et le blog sont intéressants. Je remercie chaleureusement les auteurs qui acceptent de se prêter au jeu des témoignages, peut-être que c’est aussi pour un peu voler de leur cuisine que je fais ce genre de démarche. :-p
Les visites sont encourageantes, malgré que les hôtes soient encore un peu timides pour laisser des messages. 🙂
sympa de découvrir les étapes du scénario.C’est cool aussi d’avoir différent auteurs qui parlent sur un même blog.Continuez comme ça Monsieur Piot de nous parler de votre travail
Dimitri
Je m’aperçois au fil du temps, en parcourant ton blog, que tu as vraiment du talent.
Egalement que tu ne t’isoles pas, que tu n’aies pas des œillères, de ton intérêt pour d’autres auteurs montre que tu n’es jamais rassasié, super, j’ai hâte de dévorer ton travail.
greatings…
nice…