Du 13 novembre au 31 décembre, je dévoile à la Maison de la Culture Amiens, des gravures sur bois marouflées sur toiles pour l’exposition « 13 M de diamètre ». Vous y trouverez aussi des pastels de Linet Andrea, des bronzes de Philippe Arnault, des œuvres de Michel Adlen, Jean Dufy, Pierre Bonnard, Pablo Picasso, Nicky de Saint Phalle and many more…
Cette exposition entrouvre le rideau des coulisses. Attachée au regard des artistes, elle explore cette face secrète d’un monde en marche, en mutation permanente, mais dont l’obstination à vaincre motive l’admiration et lui tient lieu de grâce et de charme.
Ci-dessous un texte signé Pascal Jacob, collectionneur et commissaire de l’exposition :
Depuis deux cent cinquante et un ans, le cirque se plie et se déplie quotidiennement, qu’il s’agisse de ses toiles ou du corps de ses acrobates. Tout a commencé en 1768, lorsqu’un homme vêtu de rouge et botté de cuir s’est élancé debout sur un cheval au galop, dans un simple cercle tracé dans l’herbe et la poussière au bord d’un fleuve, devant un parterre de spectateurs éblouis et admiratifs. Depuis, le cirque n’a cessé de jouer avec les couleurs. Un peu comme si la piste se révélait comme la plus ardente des palettes, le plus beau prétexte à une vibrante synthèse de teintes pures et délicates. Dès le 19ème siècle, le cirque est une source d’inspiration constante pour les peintres, les illustrateurs, les photographes ou les sculpteurs. Tous, ou presque, ont tenté de capturer l’essence du mouvement, la fragilité du basculement ou l’énergie de l’élan qui caractérisent le quotidien des écuyers, des acrobates ou des clowns, Au cirque, tout est pulsation, rythme et couleur et la piste, de la poussière du sol au vide de la coupole, offre un séduisant territoire à explorer. Picasso, Matisse, Degas, Bonnard, Chagall, mais aussi Nikki de Saint- Phalle ou Keith Haring, ont questionné cet univers singulier où le temps est suspendu et où le spectateur est confronté à l’incarnation rafraîchissante d’une petite communauté à l’écart du monde où les chevaux murmurent à l’oreille des hommes et où il n’y a définitivement pas besoin d’ailes pour voler… L’exposition suggère cette longue complicité entre les artistes d’hier et d’aujourd’hui et une forme spectaculaire en perpétuelle évolution. Elle s’élabore comme un parcours intuitif où peintures, sculptures, dessins et photographies s’interpellent et se répondent d’un siècle, d’un regard ou d’un geste à l’autre. Pascal Jacob